L’enjeu est d’arriver à faire en sorte de revenir à un fonctionnement normal et permettre aux entreprises de traverser cette période exceptionnelle et difficile avec le moins de dégâts possibles, a affirmé dans une déclaration à la MAP, M. Hniche, vice-président de l'Université Mohammed V de Rabat, chargé des affaires académiques et estudiantines.
Certes, les mesures de soutien mises en oeuvres par les banques sont importantes, mais il faudra les compléter par d’autres actions supplémentaires, a-t-il dit, relevant que l’engagement des différentes institutions financières à aider les ménages et les entreprises devra être total (banques, institutions de micro-crédits, banques participatives, etc)".
M. Hniche, également directeur du Centre interdisciplinaire de recherche en performance et compétitivité (CIRPEC), a ajouté, dans ce sens, qu'il s’agit parallèlement, pour ces institutions, d’examiner avec une attention particulière les situations individuelles des professionnels opérant dans les secteurs d'activité les plus directement touchés par la pandémie et leur proposer des solutions adaptées a leurs besoins de financement notamment à court terme.
Il s’agit donc de réagir vite et efficacement, a-t-il noté, ajoutant que le risque majeur de ralentissement de l’activité pourrait peser sur la trésorerie des entreprises pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois.
"Nous vivons donc une période difficile. Une épidémie telle que le Covid-19 s’est abattue sur la planète toute entière provoquant le confinement de presque la moitié de la population mondiale. De ce fait, l’économie se trouve largement éprouvée et les chefs d’entreprises tentent tant bien que mal de faire face à cette situation. Le choc économique, qui en découle, ne fait plus de doute, même si sa durée est inconnue. Des moments exceptionnels nécessitent donc des mesures exceptionnelles", a-t-il estimé.
M. Hniche a en outre souligné que parallèlement au dispositif exceptionnel de soutien aux ménages et aux entreprises mis en place par le gouvernement, et pour éviter que l’économie marocaine ne rentre en récession, en raison de l’impact du coronavirus, les banques ont mis en place, plusieurs mesures d'appui aux entreprises dont les situations de trésorerie sont tendues.
Ces mesures concernent essentiellement le report, sur demande, des échéances des crédits amortissables et de leasing jusqu’au 30 juin 2020, sans frais ni pénalités de retard, a-t-il précisé.
Il s'agit également de la mise en place de lignes de crédit additionnelles de fonctionnement pour les entreprises impactées par le Covid-19, couvrant jusqu’à 3 mois de dépenses courantes et dans les conditions du produit "Damane Oxygène" garanti par la CCG. Ces lignes additionnelles permettront aux entreprises de disposer de la liquidité nécessaire pour notamment couvrir les besoins de financement de leur cycle d’exploitation (paiement des salaires, règlement des dettes fournisseurs, etc).