Bien qu’une importante frange de la population mesure la gravité de la situation et s’est auto-engagée à lutter contre le virus, en s’auto-confinant et en limitant drastiquement ses activités aux besoins nécessaires pour se protéger et protéger l'entourage, la société gabonaise a vu l’émergence d’autres catégories, les sceptiques qui ne croient jamais les statistiques ou les discours officiels et pensent toujours qu’il s’agit que de la partie immergée de l'iceberg et que le nombre de cas dépasse largement ceux déclarés actuellement: 7 contaminés dont un décès.
Cette partie de la société a trouvé dans les réseaux sociaux le canal idéal pour propager son idée, en diffusant tout au long de la journée des chiffres plus alarmants, systématiquement démentis par les autorités, le but étant de créer un climat de psychose dans la société pour une raison ou une autre.
Cependant, ceux qui donnent de fil à retorde aux autorités qui ont adopté une série de mesures notamment le confinement partiel, l’interdiction des vols internationaux et nationaux, la fermeture des frontières terrestres et des établissements scolaires et universitaires et l’interdiction de rassemblements, sont les insouciants et les plaisantins qui laissent les responsables sans voix, en trouvant tout le mal du monde à les convaincre de la gravité de la situation.
Les insouciants sont ceux qu’on appelle en off les tactiles. Pour eux, faire des accolades et se serrer la main, sont des gestes vitaux dont ils ne peuvent s’en passer même en situation de crise sanitaire. Au moment où les campagnes de sensibilisation fusent de partout télévision, radio, sms, réseaux sociaux sans oublier le personnel de la santé qui fait le porte-à-porte, ces personnes ne changent pas d’un iota leurs comportements et continuent toujours de palabrer en groupe et remplir les marchés sans aucune raison pressante.
Aux côtés des "tactiles", les plaisantins ont atteint un autre palier d’irresponsabilité, alors que le personnel de santé est sur le qui-vive vu l’ampleur prise par la pandémie à travers le monde, des personnes ont trouvé dans le numéro vert mis en place par les autorités pour prendre en charge tout cas suspect, un canal idéal pour les blagues de mauvais goût et faire des canulars.
Le dernier en date est le cas d’un jeune qui a fait déplacé, dimanche dernier, les équipes médicales dans la ville de Bitam, nord du Gabon, en simulant une infection au Covid-19, alors qu’en réalité le jeune homme ne souffrait de rien.
Cette situation a provoqué l’ire du porte-parole du Comité de pilotage du Plan de veille et de riposte contre Covid-19 dans le pays, Dr Guy Patrick Obiang Ndong en déclarant, lundi lors d’une conférence de presse consacrée à la pandémie : "Nous regrettons (…) tous ces plaisantins qui continuent à perturber la sérénité des équipes de travail notamment le jeune compatriote qui durant toute la journée du dimanche 22 mars dernier, a baladé les équipes médicales dans la ville de Bitam simulant une infection au Covid-19", appelant à infliger au jeune arrêté par la police judiciaire une sanction exemplaire.
Dans le même sens, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba a qualifié d’irresponsables "celles et ceux qui s'emploient à diffuser des messages outrancièrement alarmistes", les appelant à l'inverse à relayer les mesures de distanciation sociale et d'hygiène pour être utiles à la Nation.