Considéré comme l’une des destinations touristiques privilégiées de la région, ce pays de 12 millions d’habitants a enregistré une quarantaine de cas confirmés de contamination au Covid-19 en dix jours, soit le nombre de contamination le plus élevé de la région d’Afrique de l’Est, une situation jugée alarmante qui suscite l’angoisse de toutes les composantes de la société rwandaise.
Au lendemain de l’arrivée de la pandémie de coronavirus, les autorités rwandaises ont adopté une pléthore de mesures parmi les plus drastiques pour tenter de contenir la propagation de la maladie et, surtout, éviter tout scénario rocambolesque.
Après la fermeture des écoles, lieux publics, églises, mosquées, cafés … et l’interdiction des rassemblements de masse, le gouvernement du Rwanda a annoncé samedi le confinement général de la population et la fermeture des frontières pour lutter contre l'épidémie. Les déplacements non essentiels et les visites hors du domicile ne sont plus autorisés, seules les sorties pour s'approvisionner ou pour se faire soigner restent autorisées.
Afin de limiter l’impact du Covid-19 sur l’économie rwandaise, dont le tourisme est l’un des principaux moteurs et source incontournable de devises, la Banque centrale rwandaise a annoncé un assouplissement des modalités de remboursement des prêts bancaires pour les entreprises et les particuliers affectés par le coronavirus.
Environ 50 millions d’euros ont été aussi débloqués pour les banques commerciales, qui auraient besoin de liquidités supplémentaires. Pour éviter la transmission du virus à travers l’échange de monnaie, les autorités ont aussi levé tous les frais sur les transactions digitales.
En même temps, une profusion d'initiatives à caractère social et humain ont vu le jour avec pour objectif principal : apporter de l'aide aux familles démunies à travers notamment la distribution de denrées alimentaires de première nécessité.
«Les autorités locales vont apporter aide et assistance aux familles jugées vulnérables. Nous ne pouvons pas protéger les gens contre le virus et les laisser mourir de faim», a rassuré le ministre du gouvernement local, Anastase Shyaka, lors d’une émission télévisée, appelant les Rwandais à faire preuve de solidarité et à se soutenir mutuellement pendant cette période de crise.
«Ce combat concerne chacun d'entre nous (…) Travaillons ensemble pour nous protéger, protéger nos proches et s'assurer du respect de toutes les directives entreprises par les autorités», a insisté le responsable.
La flambée inédite des prix de certains produits alimentaires et gels hydro-alcooliques au lendemain de l’arrivée du virus et les achats excessifs des denrées dans les grandes surfaces ont poussé le ministère du Commerce et de l’Industrie à fixer le montant maximum du riz, du sucre, ou encore de la farine de maïs et à déterminer les quantités maximales de denrées alimentaires qu'un acheteur ne devrait pas dépasser.
Décidées à stopper le phénomène et à rassurer la population, les autorités rwandaises ont annoncé des inspections, et déjà, certains commerçants et entreprises ont été contraints de fermer temporairement, ou de payer une amende.
Mardi, le ministère de la Santé a indiqué dans un communiqué que «tous les cas de contamination confirmés sont dans un état stable et restent sous traitement, isolés des autres patients».
Face à la peur du coronavirus qui plombe l'ambiance du pays des mille collines, les personnalités et figures de proue de la société rwandaise exhortent sans cesse les citoyens à respecter les règles d'hygiène et de sécurité sanitaire ainsi que les mesures préventives prises par les autorités rwandaises.