Tirant la leçon de la situation dans certains pays européens, les responsables canadiens ne cessent de multiplier les appels aux concitoyens pour rester chez eux et mettent les bouchées doubles pour rassurer les personnes touchées par les suspensions de salaires et les risques sur leur gagne-pain parallèlement au développement d'une "économie de guerre".
Dans la foulée, le Premier ministre Justin Trudeau a ainsi dévoilé un plan d'aide colossal de 82 milliards de dollars, soit plus de 3% du PIB. Objectifs: stimuler l'économie du pays et prêter main forte aux Canadiens touchés par la crise liée à la pandémie de COVID-19.
Le programme prévoit une aide directe de 27 milliards de dollars aux personnes et aux entreprises éprouvant des difficultés financières à cause d'une épidémie toujours en expansion.
Le gouvernement fédéral a d'ailleurs annoncé son intention de mobiliser 55 milliards de dollars pour répondre aux besoins de liquidités des familles et des entreprises canadiennes en reportant le paiement des impôts.
«Aucun Canadien ne devrait se demander s’il pourra payer son loyer ou faire son épicerie pendant cette période difficile. C’est pourquoi nous prenons des mesures importantes pour stabiliser notre économie et aider les personnes affectées. Ensemble, nous allons traverser ces moments difficiles", a déclaré M. Trudeau.
Ce programme de soutien économique vient renforcer les mesures prises par l'exécutif depuis le début de la crise sanitaire, dont l'instauration d'un Fonds de réponse au COVID-19 doté de plus d'un milliard de dollars.
Le gouvernement s'est, en outre, entendu avec l'industrie canadienne afin que chacun contribue aux efforts pour freiner l'épidémie de coronavirus et augmenter la production de masques chirurgicaux et de respirateurs artificiels. Ainsi des ententes ont été conclues avec au moins trois entreprises afin de bonifier les stocks de matériel médical.
L'autre mesure phare prise cette semaine concerne la fermeture de la frontière terrestre avec les États-Unis, la plus longue au monde (8893 Km), à tout déplacement non essentiel, qui est entrée en vigueur dans la nuit de vendredi à samedi.
Cette mesure sans précédent a été annoncée par le Premier ministre Justin Trudeau, alors qu’il avait décidé plutôt la fermeture des frontières à tous les étrangers à l'exception des Américains pour tenter de freiner la propagation du nouveau coronavirus. De même, seuls quatre aéroports (Toronto, Vancouver, Montréal et Calgary) pourront désormais accueillir les vols internationaux.
Entre temps, les Canadiens devaient éviter tout voyage non essentiel à l'extérieur du pays jusqu’à nouvel ordre et surtout rester chez eux, tandis que tous les voyageurs arrivant au Canada s'isolent durant 14 jours suivant leur entrée au pays.
Dans le même contexte, les institutions financières ont décidé d'apporter leur soutien financier aux citoyens qui subissent les conséquences économiques du coronavirus. Ainsi, la Banque de Montréal, la Banque CIBC, la Banque nationale du Canada, la Banque Royale, la Banque Scotia et la Banque TD se sont engagées à collaborer avec leurs clients afin de leur fournir des solutions adaptées, de gérer les difficultés suscitées par la situation actuelle, comme les interruptions de paiement et la garde des enfants en raison de la fermeture des écoles.
Ce soutien inclut jusqu'à six mois de sursis de paiement des prêts hypothécaires, ainsi que la possibilité de reporter les paiements d'autres produits de crédit.
Pour leur part, plusieurs provinces canadiennes, notamment le Québec, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, ont déclaré l’état d'urgence pour faire face à la pandémie mondiale. Les mesures visent les écoles, les universités, les bibliothèques, les musées, les salles de spectacle, les cinémas, les lieux de culte, les bars et restaurants ainsi que les déplacements, strictement limités aux courses alimentaires.
Dans le souci de contribuer à la riposte mondiale contre la crise née de la propagation du coronavirus, le gouvernement canadien a consacré une somme de 25,8 millions de dollars supplémentaires à la recherche scientifique.
Les fonds investis devront soutenir 49 équipes de recherche, qui étudieront puis mettront en œuvre des mesures pour dépister, gérer et enrayer rapidement la transmission du coronavirus. Ces fonds supplémentaires s'ajoutent aux 27 millions de dollars annoncés début mars, portant à 52,6 millions l'investissement total du gouvernement dédié à la recherche sur le virus, destiné à soutenir au total 96 équipes de recherche.