Rabat - Dans un Maroc résolument tourné vers l'avenir, la question environnementale occupe désormais une place de choix dans le débat public. Qui dit changement climatique, dit émissions de gaz à effet de serre et il existe une technologie toute simple capable d'absorber les deux tiers du carbone présent dans l'atmosphère. Il s'agit bel et bien de l'arbre ; un trésor écologique qui constitue un allié décisif du climat, mais qui se trouve aujourd'hui extrêmement menacé.
Le 21 mars de chaque année marque la Journée nationale de l'arbre. Cette célébration constitue une occasion pour mettre en lumière la volonté nationale de préserver ce pilier de notre patrimoine naturel, d'assurer sa pérennité et de sensibiliser le grand public à son importance dans le maintien de l'équilibre écologique.
Malgré les efforts déployés pour ancrer les principes du développement durable, le Maroc est encore confronté à des difficultés pour relever les divers défis environnementaux, en l’occurrence les effets négatifs liés au changement climatique, la perte de la diversité biologique et l’épuisement des ressources naturelles.
La richesse éco-systémique et spécifique du Royaume subie d’importantes pressions, souvent anthropiques, qui affectent son état de santé. L’exploitation des milieux naturels par l’Homme a eu, et continue d’avoir, des conséquences irréversibles sur la biodiversité et les écosystèmes.
Au Maroc, les forêts s'étendent sur une surface d’environ 9 millions hectares, soit 12,7% du territoire marocain à des altitudes allant de 0 à 2.700 mètres, selon le dernier rapport du Département des Eaux et Forêts relevant du ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.
Le taux moyen de couverture forestière du pays est de l’ordre de 8% et le taux moyen de boisement du pays n’est que de l’ordre de 9%, valeur en deçà du taux optimal (15 à 20%) nécessaire à l’équilibre écologique environnemental.
Soucieux des risques afférents à l’état phytosanitaire des forêts, le Royaume a placé la reconstitution des écosystèmes forestiers au centre de ses préoccupations. Ainsi, et tenant compte des principaux facteurs de dégradation des espaces forestiers, l’objectif stratégique du Maroc consiste à inverser les tendances de la dégradation du couvert forestier, à travers des actions de reboisement et de régénération, ainsi que par des travaux de consolidation des anciennes plantations et le développement intégré des zones forestières et péri-forestières.
À cet effet, le Maroc a mis en œuvre une nouvelle stratégie forestière baptisée «Forêts du Maroc 2020-2030», qui constitue un tournant important dans la gestion forestière au Maroc, selon le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Aziz Akhannouch.
Cette stratégie, lancée récemment par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, vise essentiellement à renforcer la compétitivité du secteur forestier et à promouvoir sa durabilité, à travers un modèle de gestion inclusif et créateur de richesses qui place les populations usagères au cœur de la gestion des forêts. Elle vise également à relever les défis auxquels se trouve confronté le patrimoine forestier marocain et ambitionne de conjuguer, de façon adaptée, les impératifs sociaux, économiques et environnementaux.
Elle s’appuie sur cinq orientations pour faire de la forêt un espace de développement qui consiste à changer le regard des usagers sur la forêt, durable pour faire la ligne rouge des capacités forestières pour ne plus détruire le capital forestier, préserver et développer toutes les ressources naturelles, participatif à travers l’engagement des usagers dans une gestion partagée pour atteindre les objectifs, productif en mobilisant tout le potentiel offert grâce au partenariat privé pour soulager la pression d’une exploitation informelle des forêts et bio-divers en sauvegardant le patrimoine naturel à travers un réseau d'espaces emblématiques.
Cette journée nationale se veut aussi l'occasion de se rappeler que ces géants verts ont un effet tampon contre le changement climatique, dans la mesure ou des milliers de tonnes de carbone sont absorbés annuellement par nos forêts, d’où l’intérêt entre autres des opérations de reboisement à petite ou à grande échelle.
Citons pour mémoire l’opération d’envergure de plantation d’un million d’arbres à l’occasion de la COP 22 et qui a permis la plantation de plus 146.000 arbres au niveau du Haut-Atlas. S’y ajoutent les programmes de reboisement entrepris annuellement et les travaux se poursuivent toujours dans le cadre du décennal 2015-2024.
Par ailleurs, l’aménagement, la conservation, le développement et la promotion des ressources forestières sont scellés à l’éducation à l’environnement pour assurer le pari du développement durable.
Cet événement qui coïncide également avec la Journée internationale des forêts vise à mettre en lumière le rôle stratégique des forêts et des espaces verts sur les plans économique, social et environnemental.