Voici le texte intégral de ce message dont lecture a été donnée par le président de la région de Dakhla-Oued Eddahab, Ynja Khattat: "Louange à Dieu ,. Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons. Excellences, Mesdames et Messieurs,
C'est avec un plaisir renouvelé que Nous Nous adressons, aujourd'hui, aux participants à la session annuelle du Forum Crans-Montana, qui se tient pour la seconde fois consécutive à Dakhla, dans cette région de Dakhla-Oued Ed-Dahab, qui Nous est si chère.
Cette édition, consacrée à l'amélioration de la gouvernance pour un développement durable, poursuit le débat fort utile entamé, ici même, l'année dernière, débat que Nous souhaitons voir s'approfondir, à la faveur de concertations, d'échanges et de mise en commun des savoirs et des volontés constructives.
La présence aujourd'hui, à Dakhla, de plus de 500 hautes personnalités étrangères dont de nombreux responsables gouvernementaux et d'organisations internationales - venus de plus d'une centaine de pays -, illustre l'attachement de tous à cet événement et à son thème mobilisateur, au service de l'Afrique.
Grâce à vos efforts conjugués, cet important rendez-vous international contribue à faire prendre conscience au monde entier que l'avenir ne se fera pas sans une Afrique debout, cohérente et solidaire. Mesdames et Messieurs,
Après des décennies durant lesquelles notre Continent a enduré les blessures d'un partage du monde imposé par la colonisation et subi les effets collatéraux de conflits idéologiques auxquels il était étranger, il est temps que l'Afrique reprenne ses droits sur l'Histoire et la Géographie : une Histoire riche des peuples africains unis par des siècles d'échanges et de liens variés, et une Géographie qui plaide pour des ensembles sous-régionaux intégrés et complémentaires.
L'Afrique doit, désormais, s'assumer en tant que partenaire central de la coopération internationale et non pas comme simple objet de cette coopération ou enjeu pour les autres acteurs. De même, l'Afrique ne doit pas être regardée en tant que source de fragilités, mais bel et bien comme un acteur majeur du progrès.
La coopération Sud-Sud n'est plus un slogan creux ou une composante connexe des politiques de développement, réduite à une simple assistance technique. Elle répond, désormais, à une vision stratégique homogène, au service du développement des Etats et des besoins des populations. Elle devient intégrée et articulée autour des potentialités et du savoir-faire de chacun.
Le Maroc a fait justement de la coopération Sud-Sud un axe fondamental de sa politique étrangère et une ligne de conduite centrale de son action internationale.
A ce titre, il s'emploie tant individuellement, qu'en collaboration avec les pays frères et partenaires-, à réaliser des programmes concrets dans des domaines ciblés, visant des résultats mesurables en terme de croissance et de bien-être des populations du Sud dans le domaine économique, mais aussi dans les domaines social, culturel, environnemental et religieux.
Mesdames et Messieurs,
Le choix renouvelé de la ville de Dakhla pour votre rencontre est plus qu'un symbole. Il marque la renaissance d'une vision du Sahara marocain, celle d'une interface de rencontres, un carrefour d'échanges humains, commerciaux et de savoirs ancestraux entre le Sud et le Nord. Lors de la précédente session, Nous avons tenu à partager avec vous Notre ambition de mettre au point un modèle de développement nouveau pour cette région, si chère à Notre cœur. Il s'agit, en l'occurrence, d'une vision prometteuse visant à hisser nos trois provinces du Sud à un niveau leur permettant de jouer pleinement leur rôle comme pôle économique africain et pont entre les régions d'Europe, du Maghreb arabe et du Sahel.
Aujourd'hui, les plans de développement deviennent une réalité tangible. En effet, lors des récentes Visites que Nous avons effectuées au Sahara, Nous avons procédé au lancement d'une série de chantiers de développement majeurs, honorant ainsi l'engagement que Nous avons pris à l'égard des citoyens de nos provinces du Sud.
Il s'agit, en l'occurrence, de la mise en place de pôles économiques compétitifs capables de rehausser les taux de croissance, de créer des emplois, de valoriser la dimension culturelle, de consacrer les droits humains et la protection de l'environnement. Ce sont des pôles aptes à soutenir les secteurs productifs tels que l'agriculture, la pêche maritime et l'écotourisme et de renforcer les réseaux de liaisons terrestre, aérienne et maritime entre les provinces du Sud et les autres régions du Royaume d'une part, et les pays africains d'autre part.
Une attention toute particulière a également été accordée au volet social, à travers la mise en œuvre d'une série de projets destinés à rehausser la qualité de l'enseignement, des services de santé et des structures socio-économiques.
Nous avons tenu à ce que le lancement de ces projets structurants coïncide avec la mise en œuvre de la régionalisation avancée, au lendemain des dernières élections régionales, avec des institutions élues directement par les habitants, des prérogatives constitutionnelles et juridiques importantes, ainsi que des ressources financières et humaines propres. Mesdames et Messieurs,
Le monde et nos régions, en particulier -, font face à des défis environnementaux sans précédent. Il s'agit non seulement de défis climatiques, mais aussi et surtout de défis en matière de développement. Or, l'Afrique a son mot à dire dans ce débat mondial. Elle ne devrait donc ni se taire, ni se laisser faire, encore moins se réduire à choisir entre développement et écologie. C'est cette vision que le Maroc a choisi d'ériger en doctrine, en accueillant la 22ème réunion des Etats Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP 22), prévue en novembre prochain à Marrakech.
Nous souhaitons que cette conférence planétaire soit une célébration de la coopération Sud-Sud, au service de l'environnement, qu'elle puisse placer l'Afrique et l'ensemble des pays en développement au cœur de l'agenda international. Notre pari est d'y faire entendre la voix d'une Afrique unie, forte, mobilisée et, en définitive, écoutée et entendue.
Il appartient au monde d'inventer les modes de développement permettant à nos populations d'accéder à un mieux-être tout en préservant les conditions de sa durabilité. Nous devons, tous, œuvrer dans ce sens et écouter les créatifs, les jeunes , ceux qui innovent et qui préparent notre monde de demain. Mesdames et Messieurs,
Il est de la responsabilité des Etats de porter des visions d'avenir et d'agir pour les mettre en œuvre, à travers de grandes mesures et des chantiers structurants.
Cependant, les politiques publiques, aussi ambitieuses soient-elles, demeurent fragiles si elles ne sont pas appropriées par les populations et les sociétés civiles.
C'est cela même le sens du développement durable. Pour être pérenne, solide et riche, le développement doit être porté par une vision partagée par tous les acteurs d'une société, où chacun décide et choisit de l'incarner à sa manière.
C'est en cela que la société civile, les femmes, les jeunes, les entrepreneurs et tous les autres groupes de nos sociétés sont importants et doivent être associés dans ces moments d'échange et de débats.
C'est là, une conviction profondément partagée par les organisateurs de cette rencontre, et Nous nous réjouissons de constater les nombreux espaces qui leur sont dédiés durant ces prochains jours.
A cet égard, Nous tenons à rendre hommage à Monsieur Jean-Paul Carteron, Président du Forum de Crans Montana, pour son engagement à favoriser à travers le monde - et en Afrique en particulier -, des espaces de rencontre, de débat et d'enrichissement mutuel.
Nous tenons, également, à saluer l'ISESCO, et son Directeur Général, Son Excellence Dr Abdulaziz Ben Othman Altwajiri, pour la constance de leur soutien à une manifestation qui défend les valeurs et les convictions portées par cette grande Organisation.
Je vous remercie.
Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh".