S’adressant à la Nation à l’occasion du 15ème anniversaire de Son accession au Trône de Ses glorieux ancêtres, le Souverain a précisé que l’objet de cette étude n’est pas seulement de faire ressortir la valeur du capital immatériel du Maroc, mais également et surtout de souligner la nécessité de retenir ce capital comme critère fondamental dans l’élaboration des politiques publiques, et ce, afin que tous les Marocains puissent bénéficier des richesses de leur pays.
Après avoir mis en exergue l’évolution démocratique, les grandes infrastructures et la progression sensible du taux de croissance économique que le Maroc connait depuis l’intronisation de SM le Roi, le Souverain a néanmoins appelé à une "pause introspective" afin de "dresser l’état de la situation de la Nation".
"Il nous a déjà été donné de procéder en 2005 à une pause introspective, incarnée par le rapport du cinquantenaire, qui a permis d’évaluer les réalisations, d’identifier les dysfonctionnements et de cerner les aspirations depuis les débuts de l’Indépendance, en vue d’établir des politiques publiques plus efficaces. Aujourd’hui, quinze années après Notre accession au Trône, il Me paraît nécessaire de renouveler cette pause nationale", a prôné le Souverain.
Et SM le Roi de s’interroger : Nos choix sont-ils judicieux ? Quelles sont les actions à accélérer, rectifier ou réajuster ? Quels sont les chantiers et les réformes à mettre en route ? (...) Est-ce que les réalisations et les manifestations de progrès que nous observons ont eu l’impact direct escompté sur les conditions de vie des Marocains ? Est-ce que le citoyen marocain, quelle que soit sa situation matérielle ou sociale, et où qu’il se trouve, dans le village et dans la ville, sent une amélioration concrète dans son vécu quotidien, grâce à ces chantiers et à ces réformes ?
Tout en mettant en évidence l’évolution de la richesse du Maroc, le Souverain s’interroge encore : Où est cette richesse ? Est-ce que tous les Marocains en ont profité, ou seulement quelques catégories ?.
Pour Sa Majesté le Roi, la réponse à ces interrogations n’exige pas des analyses approfondies, déplorant que "si le Maroc a connu des avancées tangibles, la réalité confirme que cette richesse ne profite pas à tous les citoyens". Le Souverain dit relever, lors de Ses tournées d’information, certaines manifestations de pauvreté et de précarité, comme Il note l’ampleur des disparités sociales entre les Marocains.
SM le Roi a affirmé qu’il attend de cette étude qu’elle pose un "diagnostic objectif de la situation, et qu’elle présente des recommandations pratiques pour son amélioration", donnant Ses instructions pour que soit assurée la plus large diffusion possible à cette étude, afin que le "rapport final ne reste pas lettre morte, ou seulement une matière pour consommation médiatique".
Le Souverain a, de même, appelé le gouvernement, le parlement, toutes les institutions concernées et les forces vives de la Nation, à se pencher sur les recommandations constructives figurant dans le rapport, et à œuvrer pour en assurer la mise en œuvre.
"Dans la mesure où l’évaluation de la richesse immatérielle est considérée comme un outil d’appui à la prise de décision, Nous tenons à ce que le recensement général de la population, prévu cette année, fasse état des indicateurs relatifs au capital immatériel du Maroc, dans ses différentes composantes", a ajouté SM le Roi.
Le Souverain a affirmé que le modèle de développement marocain a atteint un seuil de maturité qui habilite le Royaume à adopter des critères avancés et plus pointus pour évaluer la pertinence des politiques publiques et la portée de leur impact effectif sur la vie des citoyens.
Et SM le Roi d’expliquer que le capital immatériel s’affirme, désormais, comme un des paramètres les plus récents qui ont été retenus au niveau international pour mesurer la valeur globale des Etats et des entreprises, d’autant que ce critère, a souligné le Souverain, permet d’intégrer dans le mode de calcul, les atouts qui n’ont pas été pris en compte dans les approches financières classiques.
Il s’agit, a précisé SM le Roi, de mesurer le capital historique et culturel de tout pays, parallèlement aux autres caractéristiques qui le distinguent, notamment son capital humain et social, la confiance, la stabilité, la qualité des institutions, l’innovation et la recherche scientifique, la création culturelle et artistique, la qualité de la vie et de l’environnement, et d’autres éléments encore.
Le Souverain a fait remarquer, à ce propos, que la sécurité et la stabilité constituent le fondement de la production et de la richesse, de même, que la confiance et la crédibilité sont essentielles pour stimuler l’investissement. Pourtant, a relevé SM le Roi, on ne trouve nulle part trace de ces atouts dans la valeur globale des Etats.