S’agissant de la question du Sahara, "le Président Ibrahim Boubacar KEITA se félicite des efforts sérieux et crédibles déployés par le Royaume du Maroc pour aller de l’avant vers un règlement pacifique, négocié et définitif de cette question", lit-on dans ce communiqué.
L'appui ainsi manifesté par le Mali aux efforts que le Maroc n'a cessé de déployer est une reconnaissance de la justesse de la cause nationale, dont le bien-fondé s'origine dans l'histoire, Bamako étant bien placé pour en témoigner au regard de son emplacement géographique et de sa connaissance de l'histoire de la région.
Il s'agit aussi d'une reconnaissance de la pertinence de l'approche novatrice que le Maroc a adoptée au niveau des Nations-unies pour traiter ce conflit monté de toutes pièces par des parties aveuglées par des desseins hégémoniques dans la région et qui s'évertuent à porter atteinte à l'intégrité territoriale d'autres pays.
La démarche marocaine s'est en effet toujours démarquée de la léthargie de l'autre partie, qui a depuis le début placé ce conflit dans une voie sans issue, en campant sur sa position et en s'accrochant à sa thèse anachronique, irréaliste, irréalisable et historiquement obsolète.
Bamako s’est ainsi rallié à la position exprimée par de nombreux pays, dont de grandes puissances tels les Etats-Unis et la France, une position que le Conseil de sécurité de l’Onu a encore fait sienne dans sa dernière résolution prorogeant le mandat de la Minurso, en "se félicitant des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement" de la question du Sahara. Sachant que les "efforts sérieux et crédibles" renvoient à l’initiative proposée par le Maroc pour accorder une large autonomie des province du Sud, afin de trouver une solution à ce conflit, laquelle initiative a recueilli un large soutien parmi la communauté internationale.
La position du Mali s’inscrit aussi en droite ligne des efforts internationaux tendant à lutter contre le terrorisme et à assurer la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne menacée par le terrorisme et autres trafics de drogue et d'êtres humains. Les camps de Tindouf représentant à cet égard un terreau fertile pour l'expansion du terrorisme et une pépinière d’où les responsables des mouvements terroristes comme Aqmi peuvent recruter à volonté au regard du dénuement et du désarroi dans lesquels est plongée la jeunesse séquestrée dans ces camps.
Des efforts tendant à l’éradication de ce fléau, le Maroc a toujours été partie prenante, en tant qu’acteur régional de poids. A cet égard, les chefs d’Etat des deux pays ont noté avec satisfaction, lors du dernier déplacement royal au Mali, les progrès réalisés dans ce domaine et souligné la nécessité d’une collaboration étroite et régulière, et d’une implication de l’ensemble des pays et des organisations sous-régionales africaines concernés par les problématiques de la région sahélo-saharienne.
A la menace terroriste et aux velléités séparatistes, le Mali ne peut qu'être sensible, le terroriste ayant failli attenter à l'intégrité territoriale de ce pays, n’était le soutien de la communauté internationale, qui s'est mobilisée aux plans militaire et politique pour préserver l'intégrité territoriale de ce pays africain face aux manoeuvres des apôtres de la division et du chaos, galvanisés par les positions obscures de certains pays voisins.
Le Maroc a été tout naturellement parmi les pays sur lesquels le Mali a pu compter lors de cette période décisive de son histoire. Le Royaume, lié au Mali par des liens spirituels et culturels, ne pouvait en effet qu'oeuvrer au niveau politique en vue d'instaurer durablement la paix et la stabilité dans ce pays frère et contribuer à un règlement de la crise malienne, et ce depuis son déclenchement, en janvier 2012.
L’audience accordée dernièrement par SM le Roi Mohammed VI, à M. Bilal AG Cherif, secrétaire général du mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), qui était accompagné du porte-parole du mouvement, Moussa AG Attaher s’inscrit dans cette démarche. Au cours de cette audience, le Souverain a "réitéré le souci constant du Royaume du Maroc de préserver l'unité territoriale et la stabilité de la République du Mali, ainsi que la nécessité de contribuer à une solution et à un compromis qui permettraient de lutter contre les mouvements intégristes et terroristes qui menacent aussi bien les pays du Maghreb que la région du Sahel et du Sahara, et de favoriser le développement et la dignité du peuple malien frère, dans la concorde entre l'ensemble de ses composantes".
Le président Ibrahim Boubacar Keita n’a d’ailleurs pas manqué de remercier SM le Roi Mohammed VI lors de son dernier déplacement à Bamako pour son "engagement constructif dans la facilitation d’une solution politique à la crise qui sévit au Nord du Mali, dans le respect de l’unité et de l’intégrité territoriale".
Outre les efforts politiques engagés par le Maroc pour garantir l'unité du Mali, le Royaume s'emploie sur un autre registre, celui du développement économique dans le cadre de la coopération Sud-Sud, sachant qu'il n'y a point de stabilité politique sans un essor économique.