Dans son discours adressé au 12ème sommet de l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), le Souverain a fait observer, à cet égard, que le monde est en butte aujourd'hui à des crises aussi graves que complexes qui se manifestent à travers une remise en cause des valeurs de tolérance et de coexistence, comme le droit à la différence, ce qui constitue le terreau pour la prolifération de l'extrémisme et de l'exclusion.
L'Organisation de la Coopération islamique se doit, face à une telle dégradation de la situation, d'apporter une contribution efficiente et audacieuse qui permette de répondre aux interrogations et aux appréhensions de l'heure, en donnant toute leur consistance aux valeurs islamiques vraies, rejetant l'extrémisme, la violence et le terrorisme, et en contribuant à l'essor de tous les peuples, dans le respect des valeurs de coexistence et d'égalité et des exigences de l'entente et de la concorde, a souligné SM le Roi.
Développant une analyse exhaustive des questions préoccupantes sur la scène islamique, le Souverain a relevé la centralité de la question palestinienne, qui a été la justification première de la création de l'OCI, le 25 septembre 1969 à Rabat, et qui engage toujours la Oumma islamique pour faire valoir les droits légitimes imprescriptibles du peuple palestinien, vu l'intransigeance d'Israël qui persiste dans sa politique de colonisation en déni de la légalité internationale.
En l'étape actuelle, SM le Roi recommande instamment de soutenir les efforts engagés pour réaliser la réconciliation palestinienne, et restaurer l'unité et la cohésion de la maison palestinienne et ce, dans le sillage des efforts déployés en ce sens par nombre de pays frères, et particulièrement à la faveur de l'initiative impulsée par SM le Roi, en tant que Président du Comité Al Qods, qui a abouti à la réunion de dialogue inter-palestinien, à la mi-janvier, sanctionnée par l'Appel de Rabat.
La voie de la réconciliation, insiste SM le Roi, est l'unique approche qui vaille pour répondre aux mesures agressives et unilatérales que prend le gouvernement israélien à l'encontre des Palestiniens, et qui se traduisent par une accélération de la cadence de la colonisation et par l'extension inacceptable de ce processus.
Partant des responsabilités qui sont les siennes, en sa qualité de Président du Comité Al Qods, SM le Roi a assuré les dirigeants des pays islamiques, la direction et les forces palestiniennes en particulier, de son engagement à ne ménager aucun effort pour poursuivre résolument les démarches auprès des parties influentes sur la scène internationale, afin de mettre un terme aux agressions répétées du gouvernement israélien et prévenir la judaïsation de la ville Sainte et les agressions contre l'identité palestinienne.
Ces efforts vont de pair avec les actions menées par le Royaume pour la réalisation de projets concrets à impact direct sur les habitants de la ville sainte, et ce, à travers "Beït Mal Al Qods", et les activités de l'hôpital de campagne mis en place pour dispenser des prestations médicales à Gaza, a fait observer le Souverain.
En saluant les acquis engrangés par la cause palestinienne, notamment l'adoption par l'Assemblée générale des Nations Unies de la décision octroyant à l'Etat de Palestine le statut d'observateur non membre au sein de l'Organisation onusienne, SM le Roi a tenu à louer, à cet égard, les efforts inlassables du Président palestinien, Mahmoud Abbas, ainsi que la lutte courageuse du peuple palestinien frère pour établir son Etat indépendant unifié, sur la base des frontières de 1967, ayant pour capitale Al Qods orientale.
A propos de la situation en Syrie, en proie à une crise grave, avec des conséquences dramatiques sur le plan humain, SM le Roi a lancé un cri du cÂœur, car il est inconcevable, souligne le Souverain, de rester inactif au vu des souffrances quotidiennes du peuple syrien.
Il s'agit, en l'occurrence, d'agir collectivement pour un arrêt immédiat de la violence en concertation avec les représentants légitimes du peuple syrien, dans le droit fil des progrès réalisés à l'occasion de la réunion des Amis du peuple syrien à Marrakech en décembre 2012, non sans continuer à conforter les efforts fournis sur le plan humanitaire, volet au sujet duquel le Maroc s'est placé en première ligne avec la mise en place de l'hôpital de campagne au camp de Zaâtari et l'acheminement d'aides humanitaires et médicales via la Jordanie et la Turquie.
Les efforts doivent porter sur la recherche d'une "solution politique à cette situation désastreuse, propre à stopper la spirale de la violence et à concrétiser les attentes légitimes du peuple syrien frère qui aspire à la liberté et à la préservation de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale", a dit SM le Roi.
Dans un espace plus proche, gagné par les relents de l'extrémisme et du terrorisme, la région du Sahel est devenue une source de préoccupation majeure avec des effets immédiats sur le Mali, pays que SM le Roi a assuré de sa solidarité pleine et entière en les circonstances critiques qu'il traverse.
Eu égard aux relations historiques séculaires que le Royaume entretient avec les pays du Sahel et du Sahara, fondées sur la fraternité africaine immuable et les valeurs civilisationnelles communes, le Maroc ne peut être que solidaire avec eux pour "la défense de leur souveraineté et la préservation de leurs choix nationaux, contre toute forme de terrorisme pratiqué au nom de l'Islam qui, du reste, s'oppose à toute atteinte à la vie et aux sacralités", a insisté le Souverain.
Face à des menaces terroristes patentes mettant en péril son existence et des actes de vandalisme affectant les symboles du patrimoine culturel du Mali, ce pays s'est vu dans l'obligation, "dans le cadre de sa souveraineté, de prendre la position qu'il a jugée nécessaire, après avoir saisi le Conseil de sécurité, lequel a adopté une résolution pertinente de soutien au Mali dans la défense de son unité et la préservation de sa souveraineté", a affirmé le Souverain, une position ferme qui a permis d'endiguer et de s'employer à stopper la conquête du Sud Mali, avant de s'atteler à la libération du Nord.
Au demeurant, a expliqué SM le Roi, la situation au Mali n'est que le révélateur d'un "péril dont les ramifications s'étendent à tous les pays de la région, et qui tend à ébranler leur stabilité et à mettre à mal leur unité", d'où la nécessité d'une solution globale, "conçue dans le cadre de la légalité internationale. Une solution conjuguant des efforts internationaux fermes, précis et harmonieux et déployant tous les moyens d'anticipation et de soutien possibles sur les plans sécuritaire et politique".