Ce sont ces vertus que SM le Roi Mohammed VI a instamment recommandées aux parlementaires, dans son discours d'ouverture, vendredi, de la première session de la deuxième année législative de la 9ème législature, discours qui a véritablement clarifié les horizons sur les chantiers majeurs qui attendent l'institution parlementaire.
Dans ce contexte, SM le Roi a souligné combien la tâche qui incombe au Parlement sera décisive pour donner sa pleine signification aux innovations apportées par la nouvelle Constitution, d'autant plus que l'institution parlementaire a connu "des transformations majeures" à l'image d'ailleurs de toutes les autres institutions constitutionnelles.
D'où l'insistance du Souverain sur l'importance toute particulière que revêt désormais le parlement dans la nouvelle architecture constitutionnelle, et sur l'impératif de la "transformation de la pratique parlementaire qui doit accompagner la réforme constitutionnelle".
Devenu "l'unique source de la loi", laquelle a d'ailleurs vu son domaine élargi, le Parlement, a insisté SM le Roi, aura la grande responsabilité d'"adopter un grand nombre de lois organiques, pour assurer la mise en Âœuvre des dispositions de la nouvelle Constitution, surtout pour ce qui concerne ses matières les plus sensibles et les plus stratégiques".
C'est pourquoi, SM le Roi a recommandé au parlement de faire sien un véritable "code d'éthique, à portée juridique, axé sur les vertus du patriotisme et du souci de faire prévaloir l'intérêt général. Un code reposant sur les valeurs de la responsabilité et de la probité, et sur l'engagement pour une participation pleine et efficace à tous les travaux du parlement et le respect du statut juridique de l'opposition parlementaire".
A l'agenda immédiat du parlement figurent, en effet, "la réforme de l'organisation territoriale", l'un des domaines structurants clés, dont dépend "la mise en place de la Chambre des conseillers dans sa nouvelle version constitutionnelle" et qui s'accompagnera de la mise en œuvre de la régionalisation avancée, à propos de laquelle le Souverain a engagé les représentants de la nation "à observer l'esprit et la lettre des dispositions constitutionnelles relatives aux régions et aux autres collectivités territoriales et à prendre en considération les propositions pertinentes de la Commission Consultative de la Régionalisation en la matière".
Quant à la réforme de la justice, définie par le Souverain comme ayant une portée stratégique , l'enjeu consiste en l'adoption des lois organiques sur le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire et le Statut des magistrats. L'exhortation de SM le Roi à la Haute Instance du dialogue pour la réforme du système judiciaire "de faire de l'indépendance de la justice la pierre angulaire de ses recommandations" et d'"observer scrupuleusement l'esprit et la lettre des dispositions constitutionnelles relatives au pouvoir judiciaire", revêt à cet égard une signification toute particulière.
La promotion de l'identité nationale "ouverte et plurielle" a été de même rappelé dans le discours comme un autre point fondamental dans l'agenda parlementaire, compte tenu de l'importance des lois organiques à élaborer concernant "l'opérationnalisation du Conseil national des langues et de la culture marocaine et l'officialisation effective de la langue amazighe, loin de tout a priori et de tout calcul étroit".
Le rôle des instances de bonne gouvernance, actives depuis un certain nombre d'années, mais désormais érigées en institutions constitutionnelles, est également souligné dans le discours royal, vu l'impératif de "réformer les textes qui les régissent" et de "mettre en place le cadre juridique nécessaire" pour hisser ces instances au niveau des exigences des nouvelles dispositions constitutionnelles.
Par delà ces chantiers d'ordre interne, l'action parlementaire en matière de diplomatie et de coopération internationale n'en revêt pas moins une importance cruciale, tant le parlement a été invité par le Souverain, étant donné les nouveaux moyens importants dont il dispose, à "imprimer une nouvelle impulsion" à l'action diplomatique et à la coopération internationale, "en développant et en enrichissant les relations de partenariat le liant aux autres parlements", de façon a servir les causes et les intérêts supérieurs de la nation "avec, au premier chef, la cause de notre intégrité territoriale".
Le rôle de l'institution parlementaire gagnera aussi davantage en efficacité à travers le renforcement de la nécessaire coopération entre les deux chambres et la rationalisation des relations de dialogue permanent et de collaboration étroite et équilibrée entre le gouvernement et le parlement, a également recommandé le Souverain.
En somme, le discours royal constitue une pressante exhortation aux parlementaires à "initier un nouveau tournant historique dans notre pays", dans le droit fil du "chemin parcouru sur la voie du progrès et du parachèvement de l'édification de l'Etat des institutions".